Il n'est jamais très bon de graver dans le marbre
Il n'est jamais très bon de graver dans le marbre une opinion toute faite, un beau jour, comme ça. Il faut réfléchir. Oh, pas trop. Juste pour se poser quelques questions.
C'était il y a pas si longtemps. Quelques jours. Je ne sais déjà plus trop quand exactement. On enterrait le Souverain Pontife, il me semble. La foule, ce jour, osa interrompre à de nombreuses reprises la litanie douloureuse d'un Ratzinger officiant avec regret l'adieu à celui à qui il devait tant, voyant les yeux embués le vent parcourir trop vite les pages du Livre Saint sur le cercueil de cyprès. 300 000 personnes intimant l'ordre aux cardinaux de la Sainte Eglise Catholique, Apostolique et Romaine de canoniser sans délai le défunt, en pleine liturgie. Vox populi...
Tout ça avait des relents de Moyen-âge, d'idolâtrie, de culte de la personnalité. De menace populaire, de pression plébéienne. Un philosophe allemand nous a appris depuis un siècle que Dieu était mort. Avec lui l'Eglise, sûrement... Alors qu'est-ce qui motivait ces gens?
Mais, peut-être qu'au fond, il est vrai que, comme disait Patrick Geary, on ne peut rien créer à partir du néant. Alors peut-être qu'il est vrai aussi qu'il y a des choses que l'on ne peut détruire. Ou du moins pas si facilement. Des idées, des sentiments, des espoirs. Peut-être.
Enfin, on dirait bien...
Santo subito...